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    Homélie Sainte-Famille. 2020

     

     

     

    En ce dimanche après Noël, nous fêtons la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.

     

    Et cette célébration nous renvoie bien évidemment à la vie de nos familles,… mais plus largement, à tous les lieux où nous rencontrons les autres.

     

     

     

    Tout l’Évangile nous présente Jésus qui vient apporter un éclairage sur nos vies.

     

    Pour celui qui croit en lui, cela change bien des choses. La foi nous invite à regarder et écouter les êtres humains dans un esprit de fraternité.

     

    Nous vivons dans un monde tourmenté. Et les options des uns et des autres entraînent souvent accusations et condamnations.

     

    Les élections américaines du mois de novembre en ont été un triste exemple. Mais reconnaissons que ces jugements hâtifs ne sont pas réservés aux nations outre-Atlantique.

     

    Nous-mêmes, parfois, nous finissons par ne voir chez ceux que nous côtoyons, que leurs défauts et leurs faiblesses.

     

    Le regard de la foi nous invite à regarder le meilleur qui est en eux.

     

    Dès lors, avec la foi, les familles deviennent des espaces d’éducation et d’amour véritable. Ils sont les lieux de l'apprentissage à la bienveillance... bienveillance qui apporte la paix et la joie du cœur

     

     

     

    L’Évangile nous donne le témoignage de Marie et Joseph.

     

    Quarante jours après la naissance de Jésus, ils se rendent au temple de Jérusalem.

     

    Ils obéissent à la loi de Moïse qui prescrit d’offrir à Dieu tout fils premier né.

     

    Nous pourrions penser que cette humble famille ne se distingue pas des autres.

     

    Et pourtant, elle ne passe pas inaperçue :

     

    Siméon et Anne s’approchent de l’enfant.

     

    Animés par l’Esprit Saint, ils se mettent à rendre grâce à Dieu.

     

    Ils reconnaissent dans l'enfant Jésus "la Lumière des nations et le Salut d’Israël".

     

    Voilà une rencontre extraordinaire entre deux jeunes époux et deux personnes âgées.

     

    Et la joie et l’action de grâce de Siméon et d'Anne provoquent naturellement l'étonnement de Marie et de Joseph.

     

    C’est bien Jésus qui les fait se rencontrer.

     

    Et ce peut toujours être vrai dans le monde d’aujourd’hui.

     

    Jésus est celui qui rapproche.

     

    Il est en particulier la source de l'amour qui unit les familles, mais aussi nos groupes humains quand ils vivent de l'esprit évangélique.

     

    Le message qui provient de la Sainte Famille est d’abord un message de foi.

     

    Dans la vie familiale de Marie et Joseph, Dieu est au centre ; il l’est en la personne de Jésus.

     

    Oui, la famille de Nazareth est sainte parce qu’elle est centrée sur Jésus Christ.

     

    Cet idéal est proposé aujourd’hui à toutes les familles, parents et enfants, ainsi qu'à tous les lieux de vie où une fraternité réelle est possible.

     

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent donc une invitation à approfondir notre foi pour qu’elle soit plus vivante et plus forte.

     

    Jésus nous est présenté comme la Lumière.

     

    Sachons mettre cette lumière au cœur de nos familles, et au cœur de nos groupes humains,... en définitive, dans tous les lieux où nous vivons.

     


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    "Dieu avec nous"...

     

    Nous voudrions tant être certains

     

    qu'il  soit avec nous,

     

    que nous sommes tentés,

     

    comme David,

     

    de l'enfermer dans nos temples...

     

     

     

     

     

    "Dieu avec nous"...

     

    nous voudrions tant être certains

     

    qu'il soit avec nous...

     

    Nous voulons comprendre...

     

    Comme Marie,

     

    nous demandons sans cesse :

     

    "Comment cela va-t-il se faire...?"

     

    "Comment cela s'est-il passé exactement ?"

     

    Ce serait tellement plus simple

     

    si Dieu était enfermé dans les réponses

     

    à nos questions !

     

     

     

    Mais voilà !

     

    toute l'histoire des croyants à travers les siècles,

     

    toute notre histoire

     

    nous font percevoir notre vanité

     

    à vouloir contrôler notre Dieu !

     

    Parce que nous découvrons

     

    que Dieu est bien avec nous,

     

    mais qu'il ne se laisse pas enfermer

     

    dans nos constructions.

     

    Notre Dieu est un Dieu "en route"...

     

    qui manifeste sa présence

     

    dans l'homme lui-même...

     

     

     

    Dans cet homme particulier

     

    que fut Jésus,

     

    mais aussi dans cet Homme total, (avec un grand H),

     

    cette humanité réconciliée,

     

    qu'il inaugure

     

    et dont Marie est le modèle...

     

     

     

    Alors,

     

    à l'image de Marie,

     

    accepterons-nous

     

    que Dieu bâtisse en nous son temple,

     

    comme il l'entend ?

     


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    Homélie de l'abbé Benoît pour le 3e dimanche du temps de l'Avent, 13 décembre 2020

     

     

     

    En apparence, l'Évangile de ce dimanche est très proche de celui de dimanche dernier.

     

    On y revoit Jean-Baptiste qui est celui qui crie à travers le désert : « redresser le chemin du seigneur ».

     

    On nous signale qu'il baptise et qu'il reconnaît n'être pas digne de défaire la courroie des sandales de celui qui vient.

     

     

     

    Toutefois nous ne sommes pas dans la redite, la répétition.

     

    Car si la semaine passée on nous parlait beaucoup de la conversion, le point d'insistance d'aujourd'hui concerne : « celui qui vient ».

     

    Et peut-être l'avez-vous remarqué, quand on demande à Jean-Baptiste de dire qui il est, il commence par répondre de façon négative, en disant qui il n'est pas.

     

    Ceci nous porte ainsi naturellement vers celui qui suit Jean.

     

    Celui qui vient derrière lui, c'est la lumière, le Messie. C'est le grand prophète. Il est le Seigneur. Il est celui qui va se faire connaître.

     

    Notre passage est donc centré sur celui qui, semble-t-il..., est absent, le Christ.

     

    Cependant en regardant bien, Jean affirme que celui qui vient n'est pas si absent que cela. Il est même déjà bien présent.

     

    « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. C'est lui qui vient derrière moi »

     

    Oui, Jésus Christ est celui qui est venu il y a 2000 ans en étant déjà présent quand les prêtres et les lévites interrogeaient Jean-Baptiste.

     

    Soyons conscients nous même qu'il est bien présent parmi nous aujourd'hui.

     

    Cependant, incontestablement, comme il y a 2000 ans, il n'est pas évident de découvrir cette présence, de prendre conscience que le Christ est là à nos côtés dans notre monde.

     

    La vie de la société nous déstabilise dans notre foi. Elle ne nous permet pas toujours de percevoir les signes que Dieu nous fait.

     

    Et pourtant, à la suite de Jean-Baptiste nous devons aider celles et ceux que nous rencontrons à discerner la présence du Christ dans leur propre vie.

     

    Cette mission est d'autant plus malaisée qu'il est bien difficile d'être des optimistes dans notre monde.

     

    Nous sommes particulièrement frappés par la morosité et le pessimisme liés à la crise sanitaire et aux complications économiques et relationnelles qui en découlent.

     

    Dans notre première lecture, Isaïe se disait envoyé pour annoncer une bonne nouvelle aux humbles, pour guérir le cœur brisé, pour annoncer aux captifs et aux prisonniers la délivrance et la libération, pour proclamer une année de bienfaits accordée par le seigneur.

     

    Quand la pauvreté fait des ravages dans le monde, quand la souffrance semble étouffer l'amour, quand l'inquiétude emprisonne nombre de nos frères en humanité, comment relever le défi d'annoncer l'œuvre d'amour de Dieu ?

     

    Toutefois nous devons le faire. Pour découvrir le sens de leur vie, les hommes de ce temps ont besoin de percevoir les signes d'un monde de joie et d'espérance.

     

    Prions celui qui vient. Qu'il place au plus profond de nous-mêmes son Esprit de paix et de lumière pour que nos vies rayonnent davantage de son amour. Qu'il nous donne de vivre la solidarité fraternelle nous permettant d'être signe d'espérance pour ceux qui sont dans les difficultés.

     


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    Deuxieme dimanche de l'Avent 6 décembre 2020

     

     

     

    Préparez les chemins du Seigneur… Que peut bien signifier cette injonction ? D’abord inquiétante. On a l’air de nous dire que Dieu ne vient nous rejoindre que si nous sommes dorés sur tranche, repentants, convertis : faisant le vide, évacuant de nos vies tout ce qui est suspect ou inutile.

     

    Dans ces conditions, nous avons du mal à comprendre que Dieu, dans et par le Christ, est «sauveur», qu’il vient porter et enlever le péché du monde. Si nous avons fait d’avance tout le travail de nettoyage et de mise en ordre, nous n’avons plus besoin de lui !

     

    Peut-être «préparer ses chemins» consiste-t-il justement à prendre acte du fait que nous ne sommes pas à la hauteur, que nous ne pouvons pas nous sortir tout seuls de nos ambiguïtés, voire de nos perversions, en tout cas de nos erreurs.

     

    En fin de compte, ou nous faisons ce constat et prenons au sérieux nos insuffisances, ou cela ne nous intéresse pas et nous ne nous interrogeons pas sur nos accidents de parcours. Dans ce dernier cas, il n’y a pas en nous de chemin pour Dieu. Refusant de nous voir tels que nous sommes, individuellement et tous ensemble, nous ne sommes pas dans notre vérité : nous ne sommes pas là. Dieu ne peut pas nous rejoindre parce que nous nous déclarons absents, absents de nous-mêmes tels que nous sommes.

     

    La première tâche qui nous est proposée en ce temps de l’Avent est de nous découvrir nous-mêmes. Nous découvrir à tous les sens du mot : renoncer à nos couvertures, à nos écrans, à nos écrins.

     

     

     

    Et cela n’est pas à faire dans les larmes, la mauvaise conscience dépressive, la douloureuse sévérité d’un jugement auquel d’ailleurs nous n’avons pas droit : «Je ne me juge pas moi-même», dit Paul aux Corinthiens. Contentons-nous de constater et de confier ce que nous sommes à celui qui, sans cesse, vient à nous dans la bienveillance et même la tendresse. La conversion, c’est cela. Le mot signifie «se retourner». Tourner son regard vers le Christ annoncé. Il ne s’agit donc pas de «faire pénitence», mais plutôt de se mettre en état d’ouverture et d’attente. Encore une fois, cette attitude n’est pas réservée au temps de l’Avent.

     

    Ce mois attire notre attention sur une dimension permanente de notre vie de foi. Tout cela doit se vivre dans la joie. L’attente du Christ est souvent comparée à celle de la venue de l’époux. Le grand obstacle qu’il faut éliminer pour préparer le chemin, c’est la défiance, mère de la peur. Cette défiance fondamentale, vis-à-vis d’un Dieu que nous avons tellement de mal à reconnaître Amour, entraîne la défiance envers la vie et ce qu’elle peut apporter ou enlever. Le temps de l’Avent est temps de l’espérance.

     

     

     

    On peut se demander pourquoi nous avons à «tourner notre regard vers celui qui vient» et pourquoi cela est indispensable. Pourquoi devons-nous aplanir le chemin ? Pourquoi Dieu, source de tout ce qui existe, ne vient-il pas en quelque sorte d’autorité pour nous façonner selon sa ressemblance sans passer par l’incertitude de nos bonnes et mauvaises volontés ?

     

    La réponse a souvent été donnée : si Dieu nous faisait bons sans faire appel à notre liberté nous ne serions pas images de ce Dieu qui est parfaitement libre. Comme on l’a dit, il crée un monde et un homme créateurs. Enfants de Dieu nous ressemblons à notre père-mère. Dieu n’est pas ce qu’il est malgré lui, il est, si l’on peut dire, le fruit de sa propre liberté.

     

    Autre manière de dire : nous n’existons qu’en étant partenaires d’une Alliance. Être, pour nous c’est être alliés. Normal puisque le Dieu dont nous sortons est en lui même relations (Père, Fils, Esprit). Voilà pourquoi nous avons à préparer le chemin du Seigneur : il vient vers nous et nous allons vers lui. N’ayons pas peur de ne pas en faire assez pour cela : Qui dit liberté dit choix. Il nous suffit de choisir ce que nous suggère Jean-Baptiste, c’est à dire de nous tourner, de nous retourner vers celui qui vient. Le reste nous sera donné.

     

    Au fond, il s’agit de nous ouvrir, de nous désenclaver pour un accueil qui reçoit celui qui est Tout. Ajoutons cependant que cet accueil du Christ se vit à travers l’accueil des autres, de leurs besoins, de leurs souffrances.

     


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    Homélie de l'abbé Benoît pour le premier dimanche du temps de l'Avent, 29 novembre 2020

     

     

     

    Les trois dernières semaines, la liturgie semble avoir répété la même chose au travers des lectures qui nous ont été proposées.

     

    Soyez prêts, veillez, ne vous endormez pas, faites attention au monde qui vous entoure, soyez vigilants.

     

    Et en ce temps de confinement qui est le nôtre, ces appels ont retenti dans nos cœurs et dans nos vies d'une façon singulière. Par la force des choses, nous sommes devenus plus attentifs à notre vie et à la vie de celles et ceux que nous côtoyons.

     

    Aujourd'hui, premier dimanche du temps de l'Avent, et début de l'année liturgique, nous pourrions attendre un autre discours, une autre ligne directrice pour notre vie spirituelle.

     

    Et bien non, dans l'Évangile, Jésus nous invite toujours, et avec insistance d'ailleurs, à veiller.

     

    "Prenez garde", dit-Il, "veillez car vous ne savez pas quand viendra le moment".

     

    Au début de l'année chrétienne, comme à la fin de celle-ci, on nous demande d'être des veilleurs.

     

    Pourquoi donc cette continuité ?

     

    La liturgie, me semble-t-il, veut nous faire comprendre une chose importante.

     

    Le Christ est présent au début et à la fin de l'histoire humaine. Le prologue de Saint-Jean nous dit qu'il était présent à la création de l'univers. Et c'est vers lui que le monde marche, car il est celui qui rassemblera l'humanité.

     

    Le Christ est présent au début et à la fin de l'histoire, et le Christ est présent au début et à la fin de notre propre histoire d'hommes ou de femmes. Il est celui qui nous fait vivre l'existence en profondeur.

     

    Il est déjà là, et nous en prenons conscience particulièrement dans les sacrements et plus spécialement dans l'eucharistie et la communion qui manquent tant actuellement à ceux qui désirent un vrai cœur à cœur avec Jésus.

     

    Il est déjà là, c'est ce que nous avons fêté à Pâques, et c'est ce que nous fêterons prochainement à Noël. Les conditions seront compliquées, mais peut-être qu'elles nous permettront de revenir davantage au sens de la nativité : Dieu, par Jésus-Christ, se rend présent à notre vie.

     

    Mais il ne faut pas en rester là. Le risque serait l'oisiveté, laisser Dieu agir à notre place, laisser les choses se dérouler et dire "c'est Dieu qui le veut ainsi".

     

    Le royaume d'amour de Dieu ne trouvera son plein accomplissement que dans l'autre monde. Le Christ n'est pas encore là, plus encore là totalement, car depuis le jour de l'Ascension il a disparu à nos regards et nous sommes en attente, toujours à la recherche de sa présence.

     

    Oui, nous devons être des veilleurs, attentifs aux signes qu'il nous donne.

     

    Nous ne rencontrerons pleinement le Christ que le jour où nous passerons de ce monde à l'au-delà.

     

    Voilà pourquoi nous devons veiller.

     

    Nous devons toujours nous préparer à le rencontrer... le jour de notre mort certes, mais également chaque fois qu'il se présente à nous, en particulier dans les personnes que nous rencontrons au quotidien.

     

    Il y a encore bien à faire pour que l'amour règne dans notre monde, et déjà dans nos vies.

     

    Être des veilleurs, c'est donc être attentif à Jésus le Christ qui vient sans cesse à notre rencontre, c'est prendre conscience de cette proximité qu'il souhaite avoir avec nous.

     

    Être des veilleurs, c'est rendre présent le Christ Jésus dans notre monde pour que son amour règne toujours un peu plus dans nos relations, et dans l'humanité entière.

     


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